01.09.2003
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Venise 威尼斯
VÉNÉTIE / VENETO
"Après un gracieux petit déj., nous nous promenons presque seuls dans la cité lacustre. Enfin, je me dis que je suis heureux de loger à Venise même. La première que je vînt ici, je fus loger comme 90% des touristes dans les environs de Venise et son Lido - bien qu'économique - on perd beaucoup du charmes et de l'atmosphère de Venise entre l'arrivé à 10hoo, quand tous les touristes sont là et le départ à 20hoo, heure à laquelle on ne peut ni dîner tranquillement ni assister à la magie nocturne de la piazza San Marco, comme hier soir. Nous allons donc au marché près du Rialto, puis sur le pont du Rialto, nous apercevons un authentique artisan de masques vénitiens connu et reconnu (il fît des masques pour les grands de ce monde - et en fabriqua aussi pour le film Eyes Wide Shut). Nous décidons de faire une journée "Vaporetto" pour photographier les somptueux Ca' (Casa, maisons vénitiennes digne d'être des Palais) bordant le Grand Canal. Nous visitons quelques "maisons de Dieu" à l'architecture imposante et richement décoré. Programme du soir, promenade dans le centre et piazza San Marco comme hier. Notti magiche."
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le marché | Ruelle | le pont du Rialto | Artisan |
market
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street
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on the Rialto's bridge
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hand worker
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Le Rialto | |||
Rialto's bridge
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Rialto
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Ancien Marché de Venise | |||
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Ca' Dario | |||
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VENEZIA
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PALAIS VÉNITIENS
Dans les dernières années du XVe siècle — en 1495 —
«la plus belle rue qui soit au monde et la mieux maisonnée» était, pour Philippe
de Commynes, le Grand Canal de Venise. Aujourd’hui encore, malgré l’usure du
temps et les réfections abusives, on comprend, en suivant cette «rue» au fil de
l’eau, l’admiration éblouie du chroniqueur français.
Le premier palais des Doges, construit en 814, était, pense-t-on, flanqué de
tours et entouré de fossés. Mais, dès que s’affirme l’indépendance politique de
la cité et sa domination sur l’Adriatique, les ouvrages défensifs font place aux
éléments décoratifs, les murailles s’ouvrent en loggias et en portiques, les
créneaux deviennent des dentelles de pierre. L’édifice qui accueille en 1116
l’empereur Henri V, puis, en 1177, Frédéric Barberousse n’est plus une
forteresse mais bien un palais.
La configuration type de la demeure vénitienne s’élabore dans le même temps. Ce
n’est ni un château ni une maison fortifiée comme dans les autres villes
d’Italie. La forme oligarchique du gouvernement rend sans objet les rivalités
belliqueuses pour la conquête du pouvoir tandis que l’activité commerciale et le
trafic maritime imposent une formule architecturale «ouverte», sur le canal, sur
l’Adriatique: la demeure patricienne est aussi un entrepôt (fondaco ). Le
portique en est l’élément essentiel et, par là, elle tient finalement son
origine de la villa antique. Les tours, lorsqu’elles existent, interviennent
seulement comme élément de rythme et d’ornement: il n’en subsiste bientôt qu’un
reflet, une «projection plane» dans les travées latérales relativement fermées
de la façade, entre lesquelles s’insère le corps central ajouré par les
arcatures du portique et des loggias superposées. Ainsi se définit l’ordonnance
tripartite du palais vénitien, que l’on retrouve, de siècle en siècle,
sous-jacente à l’évolution des styles.
La configuration même du sol, fragmenté en îlots, ne permettant pas le
déploiement du vaste cortile à la toscane, l’activité économique essentiellement
maritime, enfin le goût, emprunté à Byzance, pour les revêtements colorés, les
ornements gratuits, tout concourt à faire de la façade l’élément le plus
expressif de l’édifice. Elle s’intègre à une harmonie «extérieure», celle du
canal ou de la place. Il y a là une orientation essentiellement picturale qui
prendra des formes diverses selon les époques mais qui constitue un trait
permanent de l’architecture vénitienne et participe à la séduction, toujours
renouvelée, de son paysage urbain.
Malgré les restaurations draconiennes dont il a fait l’objet, le Fondaco dei
Turchi, qui fut, au XIIIe siècle, le palais Pesaro, illustre clairement ce type
d’habitation ouverte sur le canal, entre deux éléments «pleins» évoquant les
tours, et rend compte de ce qu’elle doit à Byzance, avec ses arcs outrepassés et
le profil purement ornemental de ses «créneaux». Mais c’est avec le gothique
fleuri que la formule trouve son expression la plus heureuse. Sur les schémas
désormais bien fixés, l’invention, la fantaisie, la sensibilité chromatique des
artisans vénitiens se déploient dans les sculptures délicates des couronnements
et des loggias polylobées, les incrustations de couleurs (pierre blanche
d’Istrie, pierre rouge de Vérone, porphyre et marbres) reflétées dans l’eau du
canal: le chef-d’œuvre de cet art précieux et raffiné est réalisé, entre 1421 et
1440, par Matteo Raverti, Giovanni et Bartolomeo Bon à la Ca’d’Oro (dont la
partie gauche n’a pas été construite). Mais il en subsiste d’autres beaux
exemples avec les palais Contarini-Fasan, Loredan, Pisani-Moretta, Foscari, sur
le Grand Canal, les palais Bernardo et Soranzo à San Polo, Contarini et Falier à
San Samuele.
Cet art où Venise trouve son épanouissement retarde l’apparition sur la lagune
du nouveau style architectural déjà répandu en Italie. Au palais Dario (1487),
Pietro Lombardo n’utilise les ordres et les pilastres que pour scander
discrètement la répartition sur la surface des jeux d’ombres créés par les
loggias et des effets colorés dus aux incrustations de marbre. Les principes de
L. A. Alberti s’affirment plus nettement avec Mauro Coducci qui donne, à la fin
du siècle, la première version «classique» de la loggia centrale au palais
Corner-Spinelli, puis au palais Vendramin-Calergi (1504-1509) où la division
tripartite de la façade reste marquée par les colonnes jumelées encadrant les
travées latérales. Au palais Corner, l’architecte-sculpteur florentin Jacopo
Sansovino élabore une adaptation vénitienne du style de Peruzzi en cherchant à
moduler l’ordonnance de la façade, à fragmenter la masse. Sous l’influence des
théories de Serlio, loggias et portiques deviennent les éléments d’un jeu de
clair-obscur et de relief qui répond au goût vénitien du pittoresque et des
rythmes harmoniques. Les mêmes composantes interviennent dans l’œuvre du
Véronais Michele Sanmicheli (palais Corner Mocenigo, vers 1543, palais Grimani,
après 1556) et, au XVIIe siècle, dans celle de Baldassare Longhena au palais
Giustinian-Lolin (1623), au palais Pesaro surtout (1679-1710), où l’animation
d’un riche décor sculpté ne fait qu’accentuer l’ampleur magistrale de
l’ordonnance.
Au cours du siècle suivant les palais seront des dérivations de ces modèles: le
palais Grassi, de Giorgio Massari, reprend la formule des colonnes jumelées pour
rythmer les travées latérales de part et d’autre de la traditionnelle loggia
centrale. L’époque néo-classique ne suscite aucune œuvre marquante. L’absence de
conception créatrice crée une rupture, un vide qu’on ne sait plus, qu’on n’ose
plus combler: au XXe siècle, Venise refuse Frank Lloyd Wright, comme elle refuse
Le Corbusier, et se voue définitivement au pastiche.