Luxembourg : Excellence

Source : Bilan du Monde, édition 2005

Le « Petit Poucet » de l’Union européenne continue de narguer ses voisins : en 2003, la croissance du Grand-Duché de Luxembourg a avoisiné 2,9 p. 100 et 4 p. 100 en 2004. Après avoir légèrement fléchi, la hausse de la consommation privée (+ 1,6 p. 100 en 2003), encouragée par une réforme fiscale, promettait d’avoisiner à nouveau 2 p. 100.

La création d’emplois a, elle aussi, crû de manière plus importante que dans les pays voisins (+ 2 p. 100 en 2004), sans toutefois se révéler suffisante pour empêcher le chômage de dépasser la barre des 4 p. 100. Les analystes prévoient une stabilisation à ce niveau pour les années à venir.
Les prévisions semblent toutes au « vert » et annoncent une croissance soutenue pour les années prochaines, favorisée par les bonnes performances du secteur de l’acier et de la construction.

Le secteur financier, qui joue un rôle essentiel dans l’économie du pays, a, quant à lui, enrayé sa chute au premier semestre 2004, ce qui s’est traduit par une relance des emplois de non-résidents (+ 4 p. 100), venus essentiellement de l’est de la France et du sud de la Belgique.

La seule inquiétude concernait le déficit public qui, compte tenu d’une hausse des dépenses publiques et des revenus, devrait se creuser dans le futur au-delà du 1,9 p. 100 prévu, pour 2004, par les autorités. La dette publique promettait de rester l’une des plus faibles de l’Union, avec 4,9 p. 100 du PIB.

Ce bilan positif de Jean-Claude Juncker, Premier ministre depuis dix ans, a été salué par les électeurs grand-ducaux qui, en juin, ont réservé un triomphe au leader du Parti chrétien-social (PCS), comme pour s’assurer qu’il ne s’en irait pas prendre, à Bruxelles, la succession de Romano Prodi à la tête de la Commission européenne.
Sollicité par plusieurs de ses partenaires des 25, M. Juncker, vétéran des sommets européens, a résisté jusqu’au bout aux sollicitations.

Après avoir soutenu, avec la France, la candidature du Premier ministre belge Guy Verhofstadt, il s’est rallié à celle de M. Barroso. Il a ensuite pu négocier tranquillement avec ses nouveaux partenaires du LSAP (socialiste) une coalition dont il allait être, à nouveau, le chef incontesté, légitimé par le ralliement de quelque 40 p. 100 de ses concitoyens.

Jean-Pierre Stroobants

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